LA FRANCE DANS L'ANTIQUITÉ 
( de -800 à 476)

Des Celtes à la chute de Rome et aux invasions barbares

1-Un territoire occupé par les Celtes 

La civilisation des Celtes, également connue sous le nom de civilisation celtique, était une culture préromaine qui s'est développée en Europe centrale et occidentale entre l'âge du fer et l'Antiquité tardive. Les Celtes étaient un peuple indo-européen qui a dominé l'Europe de l'Âge du Fer à l'époque romaine. Ils ont aussi prospéré dans une grande partie de l'Europe centrale, occidentale et méridionale, ainsi qu'en Grande-Bretagne et en Irlande.

Les origines des Celtes sont incertaines, mais on pense qu'ils sont originaires d'une région située entre l'actuelle Ukraine et la Russie. À partir du deuxième millénaire avant notre ère, les Celtes ont commencé à migrer vers l'ouest de l'Europe. Les premières traces de leur présence ont été découvertes dans la vallée de la Marne, en France, vers 750 avant notre ère.  Ils semblent avoir émergé dans les régions situées à l'est de la France, autour du VIe siècle avant notre ère, atteignant leur apogée entre le IIIe et le Ier siècle avant J-C. Les Celtes sont donc à l'origine un peuple nomade qui a laissé une empreinte durable sur l'histoire de l'Europe, en particulier en France.

La culture celte était marquée par une société aristocratique, divisée en différentes tribus, chacune dirigée par un chef de clan. Au sommet de celle-ci les rois, druides et aristocrates. Les Celtes étaient également connus pour leur art et leur artisanat, en particulier leurs bijoux, leur orfèvrerie et leurs armes. Ils avaient également un système religieux complexe, basé sur des divinités locales et nationales. On peut dire qu'elle était polythéiste et animiste, c'est-à-dire que les Celtes croyaient en de nombreux dieux et déesses, ainsi qu'en des esprits et des forces de la nature. Les druides, qui étaient les prêtres et les gardiens de la tradition religieuse, jouaient un rôle central dans la pratique religieuse des Celtes.

En France, les Celtes ont laissé des traces durables, en particulier dans les régions de Bretagne, de Normandie, de Bourgogne, de Champagne et de la vallée du Rhône. Les oppida, des villes fortifiées, étaient le centre de la vie sociale et politique dans la Gaule celtique. Les Celtes ont également laissé de nombreuses tombes princières contenant des objets précieux, comme des torques en or et des épées richement décorées.

L'héritage celtique en France est toujours présent aujourd'hui, en particulier dans les régions de la Bretagne et de la Normandie, où la langue celtique a été parlée jusqu'à une époque relativement récente. La culture celtique a également influencé la musique, l'art et la littérature française, en particulier à l'époque romantique. Bien que les Celtes n'aient pas réussi à maintenir leur indépendance face à l'Empire romain, leur culture et leur héritage ont perduré jusqu'à nos jours, témoignant de leur influence durable sur la société française.

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2-Nos ancêtres les Gaulois

Commençons par l’origine et surtout l’origine du mot pour que vous compreniez bien qui étaient ces Gaulois. Le mot "gaule" ou "gaulois" est dérivé du latin "Gallia", qui était le nom donné à la région de la Gaule (l'actuelle France) par les Romains. Les Gaulois eux-mêmes ne se désignaient pas par ce nom, car ils étaient divisés en différentes tribus qui avaient chacune leur propre nom. La Gaule était peuplée de nombreuses tribus différentes, chacune ayant sa propre culture, parfois son propre langage et son propre système politique.

On peut citer certaines de ces tribus gauloises:

Les Éduens : les Éduens étaient une tribu importante dans le centre de la Gaule et étaient considérés comme les alliés les plus proches des Romains. Ils étaient connus pour leur commerce florissant et leur richesse.

Les Arvernes : les Arvernes étaient une tribu puissante du centre de la Gaule qui a joué un rôle important dans les conflits avec les Romains. Leur chef le plus célèbre était Vercingétorix, qui a dirigé une rébellion contre les Romains en 52 avant JC.

Il convient de noter que ces tribus n'étaient pas des entités politiques homogènes, mais plutôt des confédérations de différentes tribus et clans qui partageaient une culture et une langue communes. Chaque tribu avait ses propres chefs et ses propres lois, et les alliances entre tribus étaient souvent fragiles et changeantes. On peut dire que globalement les Gaulois sont donc des Celtes qui habitent la Gaule, leur origine est un sujet qui fait toujours l'objet de débats et de spéculations parmi les historiens. Il est généralement admis que les Gaulois sont un peuple celte qui a migré en Europe de l'Ouest depuis l'Europe centrale.

La société gauloise

L'organisation politique et sociale des Gaulois était complexe et variait d'une tribu à l'autre. Cependant, il est possible de dégager quelques grandes tendances à partir des sources historiques et archéologiques:

Au niveau politique, les Gaulois, tout comme les Celtes, étaient organisés en tribus indépendantes, chacune dirigée par un chef ou un roi. Ces chefs étaient souvent choisis pour leur courage, leur habileté militaire et leur richesse, et étaient généralement entourés d'un conseil de nobles et de chefs de guerre. Les rois et les chefs de tribu avaient des pouvoirs étendus, mais leur autorité était limitée par les coutumes et les traditions de la tribu, ainsi que par les rivalités avec les autres tribus.

Sur le plan social, la société gauloise était divisée en classes distinctes. Les nobles et les guerriers étaient les membres les plus importants de la société, suivis des artisans, des commerçants et des paysans. Les esclaves étaient également présents, mais leur nombre et leur statut exact sont difficiles à déterminer. Les Gaulois étaient d'ailleurs également connus pour leur art, leur artisanat et leur style de vie raffiné. Ils produisaient des bijoux, des armes, des outils et des objets décoratifs élaborés, qui étaient souvent exportés vers d'autres régions de l'Europe. Les Gaulois étaient également célèbres pour leur amour de la musique, de la danse et des festivités, ainsi que pour leur goût pour le vin et la nourriture raffinée.

 

La religion

La religion des Gaulois était étroitement liée aux pratiques des druides, qui étaient les prêtres et les gardiens de la tradition religieuse gauloise. Les druides étaient considérés comme des figures importantes et respectées de la société gauloise, et ils jouaient un rôle important dans les rituels religieux et les cérémonies publiques. Les Gaulois et les druides étaient donc polythéistes, c'est-à-dire qu'ils croyaient en plusieurs dieux et déesses. Les divinités étaient souvent associées à des aspects de la nature, tels que le soleil, la lune, les rivières et les forêts, ainsi qu'à des aspects de la vie quotidienne, tels que la guerre, l'amour et la fertilité.

 

L'art et l'architecture

Elles ont été largement influencés par les cultures voisines et ont également été façonnés par les ressources et les matériaux disponibles localement. L'architecture des Gaulois était caractérisée par des structures en bois et en terre, avec des toits en chaume ou en tuiles d'argile. Les Gaulois construisaient des maisons rectangulaires ou rondes, avec des murs en torchis et des fondations en pierre. Ils ont également construit des fortifications, appelées oppida, qui étaient des villes fortifiées sur des collines ou des hauteurs. Les oppida étaient entourés de murs en pierre ou en terre, et comportaient souvent des portes monumentales et des tours de guet. Les oppida servaient de centres politiques et économiques pour les tribus gauloises, et étaient souvent ornés de sculptures et de décorations en métal. Les Gaulois étaient aussi connus pour leurs objets en métal, en particulier leurs bijoux et leurs armes et reconnu pour leur travail du fer car étant les principaux producteurs de fer en Europe de l'Ouest à l'époque. Ils ont également produit des sculptures en pierre, qui étaient souvent des représentations de divinités et d'animaux.

 

Des valeureux guerriers

Les guerres entre tribus étant nombreuses, faire la guerre occupait une place importante dans la société gauloise et était souvent liée à des enjeux économiques et politiques. Les Gaulois, comme nous l'avons vu, étaient organisés en tribus, chacune ayant son propre chef et ses propres guerriers. Les guerriers gaulois étaient très réputés pour leur courage et leur habileté au combat, et étaient souvent équipés de boucliers, de casques, d'épées et de lances. Ils étaient également souvent accompagnés de chariots de guerre, qui étaient utilisés pour transporter des troupes et pour charger sur l'ennemi.

Vous l'aurez compris, les Gaulois étaient des guerriers féroces et avaient une culture de la guerre bien développée. Les guerriers étaient considérés comme la classe la plus importante de la société, et leur courage et leur force étaient valorisés. Les Gaulois avaient également une tradition de tête de trophées, qui consistait à couper la tête de leurs ennemis morts au combat et à les exposer publiquement.

 

Le rôle des femmes

Les femmes gauloises jouaient également un rôle important dans la société gauloise, bien que leur statut exact varie selon les régions et les époques. Les femmes gauloises avaient une certaine liberté et étaient souvent impliquées dans des activités économiques, artisanales et même politiques et guerrières.

 

De l'apogée à la fin de la Gaule celtique

Comme vous le savez au IIIe siècle avant J.-C., la Gaule était divisée en de nombreuses tribus, chacune avec son propre système politique et ses propres alliances. Les tribus gauloises étaient dirigées par des chefs de guerre, qui étaient choisis pour leur courage, leur force et leur sagesse. Les chefs de guerre étaient généralement aidés dans leur gouvernance par des conseils de nobles et d'autres membres importants de la tribu.

Nous pouvons considéré que la période entre le IVème et IIIe siècle fut leur apogée. Les Gaulois ont été impliqués dans des conflits avec les puissances émergentes de la Méditerranée, notamment Rome et Carthage. En 390 avant J.-C., une armée gauloise dirigée par Brennus a envahi Rome, mais a finalement été repoussée. On peut citer entre autres la légende des Oies du Capitole.

Profitant de leurs divisions au courant du Ier siècle, c’est en 58 avant J.-C. que Jules César, général romain, lança une invasion de la Gaule. Il avait initialement justifié son intervention par la nécessité de protéger les provinces romaines voisines des incursions des tribus gauloises mais aussi de protéger les tribus alliées de Rome. En réalité, c'était plus l'ambition personnelle de César de se "tailler" un nom en tant que général victorieux et d'acquérir du butin et des esclaves qui a été le déclencheur de cette guerre qui durera 6 longues années. 

Notons que communément on choisit la date du siège d'Alésia en 52 av. J.-C pour marquer la fin de la Gaule celtique. C'est lors de cet évènement que Jules César mena une victoire romaine décisive contre Vercingétorix aboutissant à la reddition des Gaulois dans leur ensemble, à la capture de leur chef et à la conquête de La Gaule par Rome.

Dans ses mémoires intitulées "La Guerre des Gaules", Jules César décrit les Gaulois comme un peuple guerrier et fier, mais également barbare et sauvage. Selon lui, les Gaulois étaient divisés en différentes tribus et n'avaient pas de véritable unité politique ou militaire. César dépeint également les Gaulois comme des hommes courageux, capables de mener des raids audacieux contre leurs ennemis et de résister à des assauts prolongés. Il décrit également leur mode de vie, leur religion, leurs coutumes et leurs traditions, en donnant un aperçu détaillé de la société gauloise.

Attention il faut noter aussi que les mémoires de Jules César sur les Gaulois ont été écrites dans un contexte politique particulier, alors qu'il cherchait à justifier la conquête romaine de la Gaule et surtout être perçu comme un homme hors du commun et un demi-dieu. Par conséquent, il est possible que certains de ses propos soient biaisés et visent à justifier sa conquête et à servir son ambition politique. On ne sait pas quand "la Guerre des Gaules" a été écrit (on estime entre 58 et 49 avant J.-C. soit peu de temps après ses conquêtes en Gaule). Ce livre est généralement considéré comme une œuvre de propagande destinée à promouvoir la gloire et les succès de César en Gaule auprès de ses concitoyens romains.

La guerre a eu des conséquences durables pour la Gaule, notamment l'assimilation de la région à l'Empire romain et l'introduction de la culture et de la langue latines. La Gaule est devenue une province romaine avec la Pax Romana (paix romaine) imposée. La conquête a entraîné une assimilation progressive de la Gaule à la culture romaine, avec la construction de routes, de ponts, d'aqueducs et l'installation de colonies romaines.

 

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3-La Gaule Romaine

L'installation des Romains en Gaule s'est faite progressivement à partir du IIe siècle avant notre ère. Tout d'abord, ils ont établi des contacts avec les peuples gaulois, principalement pour des raisons commerciales. Ils ont ensuite commencé à commercer avec les gaulois, notamment en échangeant des produits venus de la péninsule italienne contre des produits locaux, tels que des métaux et des esclaves.

En 121 av. J.-C., les Romains avaient déjà commencé leur conquête de la Gaule en s'emparant de la région de la Narbonnaise. Au fil des décennies, ils ont progressivement étendu leur domination sur l'ensemble du territoire: ils ont conquis la région du Roussillon (dans le sud de la France), puis la région de la vallée du Rhône, en 118 avant notre ère. En 58 avant notre ère, comme nous l'avons vu, Jules César a lancé la guerre des Gaules, qui a conduit à la conquête totale de celle-ci. Il affronta notamment le célèbre chef gaulois Vercingétorix, chef arverne d'une coalition de tribus gauloises, lors de la Guerre des Gaules en 52 av. J.-C et le défait au siège d'Alésia.

 

La mise en place d'une organisation politique

Suite à cette conquête, les Romains ont mis en place une organisation administrative et politique en Gaule, basée sur la division de la Gaule en trois provinces : la Gaule belgique, la Gaule aquitaine et la Gaule lyonnaise. Chaque province était dirigée par un gouverneur romain, assisté d'un certain nombre de fonctionnaires et de magistrats. Les Romains ont également introduit leur propre système de droit et leur propre langue, le latin, qui a remplacé peu à peu les langues gauloises.

En termes d'organisation sociale, la société gallo-romaine était divisée en plusieurs classes, allant des plus riches et puissants aux plus modestes et vulnérables. Les élites étaient principalement composées de Romains, d'aristocrates gaulois romanisés, de riches propriétaires terriens et de membres de l'armée ou de l'administration romaine. Ces personnes avaient accès à l'éducation, aux loisirs et aux ressources économiques, et jouissaient donc d'un statut privilégié dans la société.

Les Gallo-Romains plus modestes, en revanche, comprenaient principalement les agriculteurs, les artisans et les commerçants. Ils pouvaient être gaulois ou romains, mais leur niveau d'éducation et leur richesse étaient souvent limités. Ils avaient donc un statut social inférieur à celui des élites. Enfin, il y avait les esclaves, qui étaient principalement des prisonniers de guerre ou des personnes vendues comme esclaves. Ils étaient considérés comme une propriété et n'avaient aucun statut social ou droit.

A noter que les citoyens romains bénéficiaient de statuts et de droits spéciaux, tels que le droit de vote et le droit à une représentation légale équitable. Nous savons aussi que des esclaves étaient également présents, bien qu'en nombre moins important que dans d'autres parties de l'Empire romain.

 

La religion Gallo-romaine

La religion gallo-romaine est un mélange complexe de croyances et de pratiques religieuses des Gaulois et des Romains. Après la conquête de la Gaule par les Romains, de nombreux dieux et déesses gaulois ont été assimilés à des divinités romaines, créant ainsi une religion syncrétique. Les Gallo-Romains adoraient une grande variété de dieux et de déesses, chacun ayant son propre domaine de compétence. Les dieux romains tels que Jupiter, Mars et Minerve étaient vénérés aux côtés de divinités gauloises telles que Epona, déesse des chevaux, et Cernunnos, dieu de la nature et de la fertilité. De plus, des cultes importés d'Orient ont été intégrés, comme celui de Mithra.

La religion gallo-romaine a continué à être pratiquée jusqu'à l'adoption officielle du christianisme par l'Empire romain au IVe siècle. Cependant, les croyances et les pratiques religieuses ont persisté dans certaines régions, comme en Gaule, où certains cultes locaux ont survécu jusqu'au Moyen Âge.

 

L'art et l'architecture Gallo-romaine

L'art et l'architecture gallo-romains sont des témoins de la fusion de la culture romaine et de la culture gauloise. Cette fusion a donné naissance à un style unique qui a évolué au fil des siècles.

L'architecture gallo-romaine est caractérisée par l'utilisation de matériaux tels que la pierre, le marbre et le béton, ainsi que par l'adoption de styles et de techniques romaines. Les bâtiments publics tels que les temples, les théâtres, les amphithéâtres, les thermes et les aqueducs ont été construits avec une attention particulière portée à l'ornementation et à la décoration.

L'art gallo-romain, quant à lui, est une synthèse de l'art gaulois et de l'art romain. Les artistes gallo-romains ont créé des sculptures, des peintures murales, des mosaïques et des objets d'art en utilisant des techniques et des motifs romains, tout en incorporant des thèmes gaulois.

 

Vers la fin des Gallo-romains

La fin de la civilisation gallo-romaine correspond à une période complexe de l'Histoire de la Gaule, marquée par une série de bouleversements politiques, économiques et sociaux. Cette période est généralement située entre le 3ème et le 5ème siècle de notre ère. Plusieurs facteurs ont contribué à cette fin de la civilisation gallo-romaine, notamment l'arrivée de nouveaux peuples barbares, les invasions et les migrations, mais également des problèmes internes à l'empire romain.

Voici quelques dates qui vous résumeront assez bien l'histoire de la civilisation Gallo-romaine jusqu'à sa disparition.

  •  121 av. J.-C. : Début de la conquête romaine de la Gaule avec l'invasion de la Transalpine.
  •   52 av. J.-C. : Bataille d'Alesia, qui marque la fin de la résistance de Vercingétorix et la soumission de la Gaule à l'autorité romaine.
  •   27 av. J.-C. : Auguste, premier empereur romain, fonde la province romaine de Gaule, qui englobe la France actuelle, la Belgique, une partie de l'Allemagne et de la Suisse.
  •   70 ap. J.-C. : Fondation de Lugdunum (Lyon), qui devient la capitale de la Gaule romaine.
  •  212 ap. J.-C. : Édit de Caracalla, qui accorde la citoyenneté romaine à tous les habitants libres de l'Empire.
  •  260-275 ap. J.-C. : Crise du IIIe siècle, période de troubles et d'instabilité politique pour l'Empire romain, qui affecte également la Gaule.
  •  313 ap. J.-C. : Édit de Milan, qui assure la liberté de culte et marque le début de l'acceptation du christianisme dans l'Empire romain.
  •  395 ap. J.-C. : Division de l'Empire romain en deux parties, l'Empire romain d'Occident et l'Empire romain d'Orient.
  •  406 ap. J.-C. : Invasion de la Gaule par les peuples germaniques, qui traversent le Rhin gelé.
  •  476 ap. J.-C. : Chute de l'Empire romain d'Occident et fin de la présence romaine en Gaule.

 

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4-Les Invasions barbares et la chute de Rome

L'invasion des peuples barbares en Gaule est un processus complexe qui s'étend sur plusieurs siècles. Les peuples barbares ont commencé à pénétrer en Gaule romaine dès le IIIe siècle. Les invasions les plus importantes ont eu lieu au Ve siècle, lorsque les peuples germaniques ont conquis la Gaule romaine, mettant ainsi fin à l'Empire romain d'Occident. Les premières invasions germaniques en Gaule ont commencé dès le IIIe siècle, lorsque les Francs, les Alamans et les Burgondes ont traversé le Rhin et ont commencé à s'installer en Gaule. Ces peuples ont créé des royaumes indépendants, qui ont coexisté avec l'Empire romain jusqu'à la fin du Ve siècle.

 

Qu'est-ce qu'un barbare pour les Romains?

Pour les Romains, un "barbare" était un individu considéré comme étranger, non-civilisé ou non-Romain. Les Romains ont souvent utilisé ce terme pour décrire les peuples qui vivaient en dehors de leur empire, en particulier ceux qui n'avaient pas adopté la langue, la culture et les normes sociales romaines. Cependant, il est important de noter que le terme "barbare" était souvent utilisé de manière péjorative et discriminatoire, reflétant les préjugés et les attitudes impérialistes des Romains envers les peuples étrangers. De plus, la distinction entre "civilisé" et "barbare" était souvent floue et subjective, et les Romains ont souvent adopté des éléments de la culture des peuples étrangers avec lesquels ils entraient en contact, tout en continuant à les considérer comme "barbares.

 

La crise du IIIe siècle (235-284)

Cette période est considérée comme un facteur déclencheur des invasions barbares en Occident. L'Empire Romain d'Occident est en effet marqué par une instabilité politique, des mouvements migratoires, des révoltes et des crises économiques. Elle est souvent considérée comme la période la plus difficile de l'Empire romain, avec des conséquences durables sur l'organisation politique, militaire et économique.

Plusieurs facteurs ont contribué à cette crise. Tout d'abord, l'Empire romain avait atteint ses limites territoriales, ce qui signifiait que les conquêtes étaient de plus en plus difficiles et coûteuses. Les soldats, qui étaient les piliers de l'armée romaine, étaient également moins motivés car ils étaient mal payés et mal équipés. Ensuite, l'économie romaine a également été touchée par la crise. Les guerres coûteuses et la corruption ont conduit à une augmentation de la pression fiscale sur la population. Les crises économiques, comme les épidémies et les sécheresses, ont également affecté la production agricole et industrielle, ce qui a entraîné une augmentation des prix et une pénurie de produits.

Enfin, la crise politique a également contribué à la crise du IIIe siècle. Il commença d'ailleurs par le règne de l'empereur Sévère Alexandre, qui a été assassiné en 235. Notons aussi que l'Empire romain était divisé en deux parties : l'Empire romain d'Orient, avec sa capitale à Byzance (plus tard Constantinople et Istanbul de nos jours), et l'Empire Romain d'Occident, avec sa capitale à Rome.

Les empereurs étaient à l'époque souvent choisis par les militaires, qui avaient le pouvoir de les destituer et de les remplacer par d'autres empereurs. Cette instabilité politique a entraîné une fragmentation de l'Empire romain en plusieurs entités politiques, ce qui a affaibli l'unité de l'Empire et a rendu plus difficile la gestion des problèmes économiques et militaires.

En Gaule, l'instabilité politique était également marquée par la montée en puissance de chefs locaux, souvent d'origine militaire, qui ont profité de l'affaiblissement du pouvoir impérial pour étendre leur influence et leur territoire et qui n'étaient souvent pas d'accord entre eux.

 

De grandes migrations

La migration des peuples germaniques et slaves ont été largement influencés par plusieurs facteurs, notamment la surpopulation, la famine, les conflits internes et la pression des Huns à l'est. En effet, dès le IIe siècle, les peuples germaniques commencèrent à se déplacer vers les frontières de l'Empire romain, à la recherche de terres fertiles et de meilleures conditions de vie. Cette migration s'accéléra et prit une ampleur considérable à partir du IVe siècle, lorsque les Huns, un peuple nomade originaire d'Asie centrale, commencèrent à pousser les peuples germaniques vers l'ouest.

Les peuples germaniques, tels que les Goths, les Francs, les Alamans et les Burgondes, commencèrent alors à traverser le Rhin et le Danube pour s'installer en Gaule, en Italie et dans d'autres provinces de l'Empire romain. Les Romains tentèrent de contrôler ces migrations en accordant des terres aux peuples germaniques en échange de leur loyauté envers l'Empire. Cependant, cette politique ne fut pas toujours efficace et les peuples germaniques commencèrent à se rebeller contre le pouvoir romain.

 

Quelques dates à retenir:

  • 406 : Les Vandales, les Alains et les Suèves traversent le Rhin gelé et envahissent la Gaule.
  • 410 : Les Wisigoths envahissent l'Italie et pillent Rome.
  • 451 : Les Huns envahissent la Gaule, mais sont vaincus par les Romains et les peuples germaniques coalisés lors de la bataille des champs Catalauniques.
  • 455 : Les Vandales envahissent Rome et la pillent.
  • 476 : Odoacre, un chef barbare, renverse l'empereur romain d'Occident, Romulus Augustule, mettant ainsi fin à l'Empire romain d'Occident.

Pendant cette période, d'autres peuples barbares, tels que les Francs, les Burgondes et les Alamans, ont également envahi la Gaule et ont établi des royaumes indépendants dans certaines régions. La présence de ces peuples barbares a finalement conduit à la dissolution de l'Empire romain d'Occident et à la formation de nouveaux États germaniques en Europe occidentale

Finalement, les invasions germaniques, associées aux conflits internes à l'Empire romain, ainsi que l'invasion des Huns contribuèrent à la chute de l'Empire romain d'Occident en 476 après J.-C.

 

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